Quel est aujourd’hui le facteur le plus significatif qui explique l'ÉCART DE RÉMUNÉRATION entre les hommes et les femmes?
La pénalité liée à la maternité (PWC Women in Work 2023)
“The motherhood penalty - the loss in lifetime earnings experienced by women raising children - is now the most significant driver of the gender pay gap.’’
Cette pénalité est dûe entre autres à :
une progression de carrière plus lente que vivent les femmes au retour d’un congé parental
une prise de postes à temps partiel ou de postes peu rémunérés pour être capable d’assumer les responsabilités de soin liées aux enfants
Et cette pénalité financière continue d’exister du fait que les femmes continuent d’assumer une large partie des soins aux enfants et de prendre la majorité des semaines de congé parental à la venue d’un enfant.
Miser sur la transparence des salaires, sur les lois anti-discriminatoires, sur le développement du leadership des femmes, sont tous des moyens nécessaires pour contrer l’inégalité des salaires.
Mais ils ne réussiront pas à eux seuls à éliminer l’écart des salaires. Car en continuant au rythme actuel, éliminer l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes prendrait plus de 50 ans.
Pour atteindre l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, il faut adresser directement le facteur le plus significatif: la pénalité de la maternité.
Et ça commence par une meilleure répartition des semaines de congé parental entre les femmes et les hommes.
“Women taking more parental leave leads to them taking the role of ‘primary carer’ across a child’s life, reinforcing the unfair share of care, and propagating gender norms across generations.
It sets long-term expectations between parents that women will do more childcare.
Redesigning parental leave policies to support a ‘dual earner-dual carer model’ would help to shift underlying societal attitudes around gender roles and care over time.’’
Une piste de solution partagée par la chercheuse québécoise Sophie Mathieu dans son livre Égalité, fécondité et maternité : Le soutien aux familles au Québec
« j’offre des pistes de réflexion sur les meilleures manières de soutenir la famille (...) dans un contexte d’égalité entre les sexes et de conciliation emploi-famille (...) Je propose que la politique familiale québécoise soit consolidée et incite davantage les hommes à se prévaloir des prestations parentales »
Au Québec, avec son incitatif financier de 4 semaines supplémentaires, le Conseil de gestion de l’assurance parentale a contribué à faire passer la moyenne de semaines prises par les pères de 9 à 10 en 2022 (un sommet en 17 ans). En moyenne, les mères prennent 46 semaines.
Continuons sur cette lancée, et incitons les pères à prendre davantage de semaines de congé parental.
Car comme le démontre l’étude, c’est le levier qui pourra réellement réduire l'écart de salaire entre les hommes et les femmes.
Source: PWC Women in Work 2023, Closing the Gender Pay Gap for good: A focus on the motherhood penalty
